.

Voir Aude faire de magnifiques confidences sur son blog, me donne envie de vous en faire une. Peut-être que cette confidence ne vous touchera pas ou vous ne la comprendrez pas comme beaucoup, mais elle me tient à coeur.

.

J'ai la sensation que depuis le début de l'année, je ne suis pas la même, que j'ai changé, ou plutôt que je ne vais pas bien. Mon humeur est au beau fixe un jour et le lendemain, elle est au plus bas. J'ai envie de tout un jour et le lendemain, je n'ai plus envie de rien. Et ceci a commencé au mois de septembre, à la fin de ce mois plutôt, et même précisément le mardi 23 septembre. Ce jour-là représentera toujours pour moi mon échec. Ce jour-là j'ai échoué et mon rêve s'est envolé en fumée. Comme vous le savez, j'ai tenté d'entrer au conservatoire et je n'ai pas atteint la deuxième épreuve (je n'ai MEME pas atteint !). Et ça m'a complètement brisé. Et personne ne l'a compris. Personne. Tout le monde m'a dit : c'est pas grave ! la prochaine fois sera la bonne ! Pourquoi pas... Je pourrai toujours retenter. Et me casser la gueule une deuxième fois... et une troisième... et une quatrième.... En fait je n'y crois plus. Mon rêve s'est envolé ce jour-là et j'ai atterri un peu trop brutalement sur terre. Et ça fait mal. Je crois que je ne pourrai jamais retenter ce concours car maintenant, je suis juste persuadée que le théâtre n'est pas ma vocation, que je ne suis pas faite pour ça. Que je suis médiocre et pas meilleure que les autres (bien que je ne me considérais pas comme supérieure aux autres loin de là !). Je ne suis pas talentueuse, et le théâtre ne fait pas mon originalité. Je ne suis pas comédienne, je ne suis qu'une fille qui tente de jouer la comédie mais qui ne vaut finalement pas grand chose.

.

Donc voilà, ce concours m'a plus détruite que rendu plus forte. Après ça, la seule chose qui me plaisait réellement, qui me faisait sortir un tant soit peu du lot, qui me donnait le sourire, qui me donnait envie de continuer à avancer, m'a finalement détruite. La seule chose que j'aimais vraiment est devenu un calvaire, et je me suis retrouvée à ne plus avoir envie de faire du théâtre. A ne plus avoir envie de me rendre à Louans pour répéter, ou voir les autres répéter. Alors que ça fait deux ans que je me rendais avec plaisir là-bas, ce petit village où j'ai trouvé des gens que j'adore (bien que parfois agaçants ! lol), que j'aime, et que je n'oublierai probablement jamais. Ils m'ont beaucoup appris et donné, et je ne peux qu'essayer de leur rendre la pareille. Mais voilà. A partir de la fin de septembre, je n'avais plus envie. Au point de ne plus me rendre aux répétitions, ou d'en partir très rapidement. J'ai perdu toute confiance en moi (ou plutôt le peu que j'avais) et je me suis retrouvée à être mal à l'aise à jouer le peu de texte que j'ai.

.

J'ai aussi la sensation d'avoir déçu. Deux personnes m'ont particulièrement aidé, ont pris sur leur temps personnel pour me donner la réplique, pour m'entraîner à ce fichu concours. Et finalement, j'ai lamentablement échoué. Je leur ai fait perdre leur temps. Et puis ça donne quoi une fille dans une troupe de théâtre qui tente le conservatoire et qui se rétame ? et bien ça donne une fille qui après tout, puisqu'elle a échoué ce concours, et bien elle n'a pas sa place là !

.

Et puis, il faut bien le dire. La pièce qu'on va jouer au mois de juin/juillet, ne me plait pas plus que ça. Et j'ai pratiquement rien à dire. Et j'ai l'impression que ce peu de texte que j'ai, je le joue mal. Je me sens nulle quand je suis face à eux. Alors peut-être que c'est ce mal-être que je ressens qui fait que je n'apprécie pas cette pièce, peut-être que lorsque j'aurai repris un peu plus confiance en moi et que j'aurai retrouvé le plaisir de jouer, elle me bottera plus. J'espère.

C'est pour ça que j'attends beaucoup du prochain café-théâtre qui va arriver très vite. J'ai un texte qui me plait (je me suis un peu (beaucoup !) battue pour l'avoir), et que j'ai vraiment envie de jouer. Je vais enfin jouer un dialogue, avec quelqu'un qui, j'estime, a beaucoup de talent (ça remontera le niveau avec mon inaptitude à jouer). J'attends beaucoup de ce café-théâtre, il me tient beaucoup à coeur car je VEUX qu'il me redonne ce plaisir que j'avais il y a encore un an. Je VEUX retrouver ce bonheur d'être sur scène et de toute l'ambiance qu'il peut y avoir autour. Cette connivence entre comédiens. Cette complicité entre comédiens que finalement personne ne peut comprendre tant qu'il ne l'a pas vécu. J'attends ce moment car, si j'y arrive, ma confiance reviendra. Un peu. Pas beaucoup. Mais ça sera déjà un bon début.

.

Ouais. C'est dur de voir son rêve s'en aller et de ne pouvoir rien faire pour l'empêcher de partir loin de soi. Très dur.